samedi 8 novembre 2014

Ascension du col de la Pierre-St-Martin, depuis Arette


En ce week-end de novembre 2014, je me trouve pour raisons professionnelles dans les Landes.

N'ayant rien à faire de mon samedi après-midi, je me décide de prolonger quelques kilomètres au sud, vers le col pyrénéen le plus proche. Et quel col ! Il s'agit de la Pierre-St-Martin, plutôt méconnu du grand public, mais un des plus redoutables cols de la chaîne pyrénéenne, situé sur la frontière franco-espagnole. Bien évidemment, il est classé Hors Catégorie.

Je me suis décidé seulement la veille pour le gravir, car on annonçait grand beau temps sur le Béarn, et que, pour raisons personnelles, j'avais besoin de souffler. Rien de mieux qu'un tour en montagne pour cela ! Je n'étais pas sûr que le col allait être ouvert jusqu'au sommet, du fait de la neige. Si tel avait été le cas, j'aurais été jusqu'à où cela aurait été possible. A vrai dire, je n'ai pas eu à me poser cette question...



Il est environ 14h, et en plus de la montée, je me fixe un défi dans le défi : faire l'aller-retour avant la nuit, vers 17h50. Ca me laisse théoriquement un peu de temps, mais je suis à court de forme, et je n'ai pas franchement un entraînement digne de ce nom pour partir à l'assaut de ce col. Qu'importe! J'estime que le faux plat initial me sera suffisant pour une mise en jambe.
J'ai besoin de décompresser, et rien de mieux qu'une ascension pour cela; surtout qu'on annonce une météo ensoleillée mais enneigée au sommet, ce qui en vélo est toujours un peu magique.


Je vais donc jusqu'à Arette, village au pied du col, en voiture. A ce moment, je dois bien reconnaître que je suis assez peu confiant pour la météo : il fait frais et couvert. Je ne prétends pas être un expert de la météo en montagne, mais au mois de novembre, on ne rigole pas avec la météo lorsqu'on fait du vélo à cette altitude, il faut parer à toute éventualité, et le moindre risque de mauvais temps doit forcément rendre prudent.

Pied du col, à la sortie d'Arette. La route s'enfonce dans la vallée droit devant.

 Paysage de fond de vallée, à 4km d'Arette, vers 300m d'altitude.


Le 1er tiers de la montée, sur environ 8km, consiste en un fond de vallée plutôt encaissé, et en faux plat. Les paysages sont plutôt beaux, en cet automne au soleil plus ras que l'été. Pas grand monde sur la route : il faut dire aussi que novembre est un mois de morte saison touristique... Le vent est léger, frais, mais favorable. Je tiens un petit 21kmh de moyenne, qui me satisfait, au vu de ma condition physique. Je tiens un rythme cardiaque assez haut, avant la partie plus ardue qui m'attend.

Le 2e tiers de la montée, quant à lui, commence sèchement par un court passage à 15%. Ambiance... Suivent 8km oscillant entre 7% et 11%, avec une moyenne de 9%.
Le paysage est nettement plus forestier, et il y a une série de lacets serrés très impressionnants, qui nous fait perdre (un peu) le sens de l'orientation. A l'ombre dans la forêt, la température baisse nettement d'un coup. Il y a peu de vent. Parfois, il y a une vue splendide sur la vallée que dorénavant, on surplombe.

Lacet vers 800m d'altitude

Paysage sur la vallée, vers 850m

Lacets en contre-bas, vers 950m

Le 3e tiers de la montée, arrive après un virage à gauche en sortie de forêt, peu après le col de Labays. D'un coup, le paysage s'ouvre de manière grandiose, avec la chaîne pyrénéenne aux sommets enneigés dans toute sa splendeur. Cette partie est BEAUCOUP plus irrégulière. Elle consiste en portions faites de faux plats, enchaînant côtes sèches, et quelques courtes descentes.
Je suis là vers 1350m, et le vent devient, d'un coup, beaucoup plus fort, glacial, et 3/4 face.

Ouverture du paysage côté sud : face à moi, le majestueux Pic d'Anie (2500m).
Sur son flanc, la station de ski de La Pierre-St-Martin


 Vue face nord sur le Béarn


Je commence à ressentir plus fortement la fatigue, mais je pense être capable d'arriver jusqu'au sommet. Ces parties irrégulières où trouver son rythme de croisière n'est pas évident, ce n'est pas ce que je préfère...

La partie est assez usante sur 3km dû au vent de face, alors même que la pente est (un peu) moins sévère.
Je passe le col du Soudet, qui offre un super panorama sur les Pyrénées basques.


Vue sur les Pyrénées basques depuis le col du Soudet (1540m)

 Vue sur le Béarn depuis la station de la Pierre-St-Martin


 Vue ouest, peu après le col du Soudet


Peu après, j'arrive au niveau de la station de ski de la Pierre-St-Martin. Le vent est toujours plus frais, d'autant plus que le soleil devient bas, et les parties à l'ombre sont glaciales. Les 3 derniers kilomètres du col de la Pierre-St-Martin sont magnifiques, dans un paysage partiellement enneigé, et de pente très irrégulière mais pas si difficile, bien que le vent est fort et de face.

 Dernière rampe en vue !

 Paysage glacial à 500m du sommet.
A l'ombre, la température ressentie est proche de -5°, et même si la route est salée et la température positive, le gel n'est pas loin.



Arrivé au sommet, je suis en Espagne. Je ne m'y attarde pas, car la température ressentie est proche de -5°, il est vers 17h, et la lumière commence déjà à baisser. J'ai bien prévu mon équipement de nuit au cas où, mais si je peux arriver en condition diurne à Arette suite à une descente assez technique, ça ne sera que mieux...

 Au col de la Pierre St-Martin !


Au col de la Pierre-St-Martin !
 Au col de la Pierre-Saint-Martin ! Derrière moi, l'Espagne!


J'enfile donc un pantalon chaud, une écharpe, et des gants d'hiver. Et je redescends direction Arette.

C'est peu dire que les premiers kilomètres sont glaciaux autant que splendides. La route est d'une excellente qualité, c'est un plaisir que de descendre sur un tel bitume. Il n'y a pas grand monde sur la route, mais il y a néanmoins quelques virages dangereux, qui imposent une vigilance constante.

 Paysage grandiose en redescendant.

J'arrive à Arette à 17h30 environ. Il fait encore jour, et je suis fort satisfait de cette montée du col de la Pierre-St-Martin, que je classe en 2e position des plus difficiles que j'ai déjà gravies.

Paysage vers la vallée de Lourdios-Ichères, à Arette.

Au final, malgré les fatigues musculaires et nerveuses que je ressentirai le soir et le lendemain, je les mettrai + sur le compte du froid glacial subi plus d'une heure, que de la montée. Avec une température un peu plus haute, au rythme où j'allais, je pense que j'aurais pu continuer encore quelques kilomètres.

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