dimanche 23 novembre 2014

Montée de Hautacam depuis Lourdes


Il y a assez peu de temps, j'ai déménagé de la Bretagne vers les Landes, ce qui de fait, me rapproche des Pyrénées, un massif montagneux que j'affectionne.

En cette fin novembre 2014, il fait exceptionnellement doux pour la saison. Ce dimanche 23, il fait plus de 25° dans le sud-ouest. Inutile de préciser qu'avec cette température, la quasi intégralité des cols pyrénéens sont ouverts. Et la météo est propice.

Je m'étais dit, il y a 2 semaines, que le col de la Pierre-St-Martin dans le Béarn serait mon dernier grand col 2014. La météo exceptionnellement douce et clémente m'aura permis d'en grimper un autre!

Profil AR de cette journée vélo

Initialement, en lieu et place de Hautacam, j'avais pensé faire le col du Tourmalet. Mais le col était fermé, et malgré la chaleur quasi-estivale, je n'étais pas sûr qu'il fût praticable jusqu'au sommet. Voilà pourquoi je n'ai pas fait le Tourmalet, et je me suis 'contenté' de Hautacam. Moins prestigieuse certes, mais tout de même... une très difficile montée!

En approche de Lourdes, le relief ressortant de la brume.


Lourdes centre. En arrière plan, le château.


A la basilique de Lourdes

Dimanche matin, je me rends donc à Lourdes, en voiture. Lourdes, point de départ de ce petit biketrip, qui consistera essentiellement en 15km de plat, et une grosse montée, aller retour.



Les premiers kilomètres sont très agréables: de Lourdes à Argelès-Gazost, j'emprunte une route cyclable entièrement sécurisée et de très bonne qualité. La route est plate, ce qui est plaisant. Il fait assez chaud, voire même lourd : on pourrait se croire début septembre. Dans cette vallée, j'ai un vent de face assez prononcé. Mais je ne m'en plains pas : face au vent, cela permet d'élever mon rythme cardiaque.
Seul hic: plus j'avance vers le sud, moins le ciel est sympathique. Rapidement après Lourdes, il devient clairement plus menaçant. Alors qu'en regardant derrière moi, il demeure clair. Micro-climat pyrénéen...

Le pic de Pibeste vu depuis la route cyclable.


Dans la vallée du gave de Pau


Vue sur le pic de Viscos sortant de la brume, depuis Ayzac-Ost


Eglise de Boô-Silhen. Le massif de Hautacam en arrière plan.


En franchissant le gave de Pau. Le pied de la montée.

Après une petite pause à Boô, je continue jusqu'à Argelès-Gazost, où je tourne à gauche. Je fais 2km, je passe un pont sur le Gave de Pau, et c'est, de suite, le début de la montée !
Le premier kilomètre de la montée est assez simple, à environ 6%, jusqu'à Ayros-Arbouix. Je ne le sais pas encore, mais ça sera le plus simple !

Le reste consiste en une montée très irrégulière, avec des pentes parfois à + de 10%, avec quelques replats, et il y a même deux courtes descentes.

Le vent souffle de sud-ouest, et il m'est, par chance, plutôt favorable. Naturellement, plus je monte, plus il est fort.
Quant à la météo: brumeuse et menaçante durant la première partie de la côte, j'ai quelques gouttes dans la 2e partie. Une petite pluie constante, mais rien de méchant cependant. Et une douceur toujours digne d'un mois de septembre!

Paysage en amont d'Ayros, avec vue sur Argelès-Gazost


Paysage peu avant Souin, vers le sud.


Vue sur Argelès-Gazost, vers Souin.


Artalens. Derrière le chalet sur la montagne, Hautacam!


Encore sept kilomètres, vers la mi-pente. Les 1000m sont franchis! 


Je passe la série de petits villages durant les 5 premiers kilomètres. Je dois bien reconnaître que peu avant Souin, je suis victime d'une petite baisse de moral: je ne me sens pas forcément en forme à ce moment, et manquant d'entraînement, je commence à penser que j'aurai du mal à arriver en haut. Je fais une pause où je me pose sérieusement la question de continuer ou pas la montée, en sachant que le plus difficile est encore devant moi. Avec recul, je dirais que j'avais surtout du mal à trouver mon rythme dans cette montée à la première partie très irrégulière, moi qui suis plutôt en mode diesel.
Mais ce qui me motive à continuer, c'est le fait de me dire que j'ai fait 90km en voiture pour atteindre Lourdes, et qu'il est hors de question que j'abandonne par simple démoralisation passagère...

Je m'avale une barre hyperénergétique, et je remonte en selle !

Cet arrêt m'a fait le + grand bien, je repars à une moyenne honorable de 9,5km/h, ce qui, dans ma condition physique, me satisfaisait.

La partie la plus difficile selon moi, se trouve peu après le village d'Artalens. De longs hectomètres à près de 10% 11%, avec des épingles à cheveux, qui par conséquent me fait avoir un peu de vent de face.

Epingle à cheveu, dans une partie très raide vers 11%.


Paysage vers Saint-André, avec court replat


Vue vers le versant sud, avec la route à flanc de pente, vers 1200m.


Vers 3km du sommet, à 1250m.
Pour la première fois, la station de Hautacam est en vue: droit devant !


En me retournant, vers 1300m

Globalement, malgré la petite pluie, la météo est favorable. Une chose dans cette montée : quasiment en permanence, il y a vue sur la ville d'Argelès-Gazost, qui donne par conséquent une idée de la hauteur gravie.

Je continue à grimper, je passe le beau village de montagne de St-André, dans des paysages automnaux splendides verts orangés, et j'arrive dans des pentes un peu + régulières.

Vue sur Hautacam, à 1,5km


Arrivée à Hautacam, sur l'esplanade d'arrivée du Tour de France.


Vue sur la vallée, depuis l'esplanade d'arrivée du Tour


Splendides lacets, en amont de Hautacam

A 2,5km de Hautacam, je rencontre une autre portion particulièrement pentue. A ce moment, j'ai la vue sur la petite station de ski de Hautacam.
L'arrivée avant Hautacam est très beau, et un tout petit peu moins pentu.

Hautacam, c'est minuscule. C'est 3 chalets, quelques télésièges, et une piste de luge. Il n'y a même pas (en apparence) un quelconque centre d'hébergement. Il n'y a rien d'ouvert dans cette station en cette fin novembre, par ailleurs.

Hautacam, contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce n'est pourtant pas le haut de la montée. Hautacam c'est un lieu d'arrivée récurrent du Tour de France, vers 1530m, avec une plateforme aménagée pour cela. Mais le haut de la montée se situe à 2km en amont, au col de Tramassel, à 1615m. Je m'y rends, où le paysage est magnifique !

Au col du Tramassel, 1615m. 
Presque en haut de la montée, qui se situe à 300m!


Vue ouest au col du Tramassel


Vue sud-est depuis le col du Tramassel

Il pleut + fort, mais la température demeure étonnamment douce : il fait plus de 10°, et sous mon kway, je n'ai qu'un simple maillot. Incroyable pour une fin novembre à cette altitude!

Il est déjà 17h, et je me décide à redescendre à Argelès puis Lourdes, car la nuit ne va pas tarder. Si je peux éviter de descendre de nuit, ça ne sera que mieux !

La descente, sur route humide, avec la crainte de glisser sur des feuilles mortes, est exigeante en concentration. Elle me frigorifie un peu, et même s'il y a peu d'épingles à cheveux, il y a néanmoins beaucoup de virages sans visibilité ; et ceci sur une route étroite. C'est surtout vrai dans la partie inférieure de cette montée.

Je me prends un chocolat chaud salvateur à Argelès-Gazost, puis, bien restauré, alors que la nuit est tombée, je me décide à faire les 12km restants jusqu'à Lourdes.

Chocolat salvateur et revigorant, à Argelès-Gazost!


Basilique de Lourdes, la nuit, au retour

Au final, même si je fus un peu aidé par les conditions météo, je n'aurai pas trouvé cette montée si exigeante que sa réputation ne me l'aurait laissé supposer.

samedi 8 novembre 2014

Ascension du col de la Pierre-St-Martin, depuis Arette


En ce week-end de novembre 2014, je me trouve pour raisons professionnelles dans les Landes.

N'ayant rien à faire de mon samedi après-midi, je me décide de prolonger quelques kilomètres au sud, vers le col pyrénéen le plus proche. Et quel col ! Il s'agit de la Pierre-St-Martin, plutôt méconnu du grand public, mais un des plus redoutables cols de la chaîne pyrénéenne, situé sur la frontière franco-espagnole. Bien évidemment, il est classé Hors Catégorie.

Je me suis décidé seulement la veille pour le gravir, car on annonçait grand beau temps sur le Béarn, et que, pour raisons personnelles, j'avais besoin de souffler. Rien de mieux qu'un tour en montagne pour cela ! Je n'étais pas sûr que le col allait être ouvert jusqu'au sommet, du fait de la neige. Si tel avait été le cas, j'aurais été jusqu'à où cela aurait été possible. A vrai dire, je n'ai pas eu à me poser cette question...



Il est environ 14h, et en plus de la montée, je me fixe un défi dans le défi : faire l'aller-retour avant la nuit, vers 17h50. Ca me laisse théoriquement un peu de temps, mais je suis à court de forme, et je n'ai pas franchement un entraînement digne de ce nom pour partir à l'assaut de ce col. Qu'importe! J'estime que le faux plat initial me sera suffisant pour une mise en jambe.
J'ai besoin de décompresser, et rien de mieux qu'une ascension pour cela; surtout qu'on annonce une météo ensoleillée mais enneigée au sommet, ce qui en vélo est toujours un peu magique.


Je vais donc jusqu'à Arette, village au pied du col, en voiture. A ce moment, je dois bien reconnaître que je suis assez peu confiant pour la météo : il fait frais et couvert. Je ne prétends pas être un expert de la météo en montagne, mais au mois de novembre, on ne rigole pas avec la météo lorsqu'on fait du vélo à cette altitude, il faut parer à toute éventualité, et le moindre risque de mauvais temps doit forcément rendre prudent.

Pied du col, à la sortie d'Arette. La route s'enfonce dans la vallée droit devant.

 Paysage de fond de vallée, à 4km d'Arette, vers 300m d'altitude.


Le 1er tiers de la montée, sur environ 8km, consiste en un fond de vallée plutôt encaissé, et en faux plat. Les paysages sont plutôt beaux, en cet automne au soleil plus ras que l'été. Pas grand monde sur la route : il faut dire aussi que novembre est un mois de morte saison touristique... Le vent est léger, frais, mais favorable. Je tiens un petit 21kmh de moyenne, qui me satisfait, au vu de ma condition physique. Je tiens un rythme cardiaque assez haut, avant la partie plus ardue qui m'attend.

Le 2e tiers de la montée, quant à lui, commence sèchement par un court passage à 15%. Ambiance... Suivent 8km oscillant entre 7% et 11%, avec une moyenne de 9%.
Le paysage est nettement plus forestier, et il y a une série de lacets serrés très impressionnants, qui nous fait perdre (un peu) le sens de l'orientation. A l'ombre dans la forêt, la température baisse nettement d'un coup. Il y a peu de vent. Parfois, il y a une vue splendide sur la vallée que dorénavant, on surplombe.

Lacet vers 800m d'altitude

Paysage sur la vallée, vers 850m

Lacets en contre-bas, vers 950m

Le 3e tiers de la montée, arrive après un virage à gauche en sortie de forêt, peu après le col de Labays. D'un coup, le paysage s'ouvre de manière grandiose, avec la chaîne pyrénéenne aux sommets enneigés dans toute sa splendeur. Cette partie est BEAUCOUP plus irrégulière. Elle consiste en portions faites de faux plats, enchaînant côtes sèches, et quelques courtes descentes.
Je suis là vers 1350m, et le vent devient, d'un coup, beaucoup plus fort, glacial, et 3/4 face.

Ouverture du paysage côté sud : face à moi, le majestueux Pic d'Anie (2500m).
Sur son flanc, la station de ski de La Pierre-St-Martin


 Vue face nord sur le Béarn


Je commence à ressentir plus fortement la fatigue, mais je pense être capable d'arriver jusqu'au sommet. Ces parties irrégulières où trouver son rythme de croisière n'est pas évident, ce n'est pas ce que je préfère...

La partie est assez usante sur 3km dû au vent de face, alors même que la pente est (un peu) moins sévère.
Je passe le col du Soudet, qui offre un super panorama sur les Pyrénées basques.


Vue sur les Pyrénées basques depuis le col du Soudet (1540m)

 Vue sur le Béarn depuis la station de la Pierre-St-Martin


 Vue ouest, peu après le col du Soudet


Peu après, j'arrive au niveau de la station de ski de la Pierre-St-Martin. Le vent est toujours plus frais, d'autant plus que le soleil devient bas, et les parties à l'ombre sont glaciales. Les 3 derniers kilomètres du col de la Pierre-St-Martin sont magnifiques, dans un paysage partiellement enneigé, et de pente très irrégulière mais pas si difficile, bien que le vent est fort et de face.

 Dernière rampe en vue !

 Paysage glacial à 500m du sommet.
A l'ombre, la température ressentie est proche de -5°, et même si la route est salée et la température positive, le gel n'est pas loin.



Arrivé au sommet, je suis en Espagne. Je ne m'y attarde pas, car la température ressentie est proche de -5°, il est vers 17h, et la lumière commence déjà à baisser. J'ai bien prévu mon équipement de nuit au cas où, mais si je peux arriver en condition diurne à Arette suite à une descente assez technique, ça ne sera que mieux...

 Au col de la Pierre St-Martin !


Au col de la Pierre-St-Martin !
 Au col de la Pierre-Saint-Martin ! Derrière moi, l'Espagne!


J'enfile donc un pantalon chaud, une écharpe, et des gants d'hiver. Et je redescends direction Arette.

C'est peu dire que les premiers kilomètres sont glaciaux autant que splendides. La route est d'une excellente qualité, c'est un plaisir que de descendre sur un tel bitume. Il n'y a pas grand monde sur la route, mais il y a néanmoins quelques virages dangereux, qui imposent une vigilance constante.

 Paysage grandiose en redescendant.

J'arrive à Arette à 17h30 environ. Il fait encore jour, et je suis fort satisfait de cette montée du col de la Pierre-St-Martin, que je classe en 2e position des plus difficiles que j'ai déjà gravies.

Paysage vers la vallée de Lourdios-Ichères, à Arette.

Au final, malgré les fatigues musculaires et nerveuses que je ressentirai le soir et le lendemain, je les mettrai + sur le compte du froid glacial subi plus d'une heure, que de la montée. Avec une température un peu plus haute, au rythme où j'allais, je pense que j'aurais pu continuer encore quelques kilomètres.